Les principaux apports de cette enquête statistique

Il s’agit de produire des données comparables à celles de l’enquête Virage en métropole en prenant en compte les contextes dans lesquels se produisent les différents types de violence et leurs conséquences. La construction d’une typologie des violences pour chaque contexte (travail, espaces publics, couple, famille) met en évidence les ressemblances et différences entre les victimes femmes et hommes. Elle permet également de combler le manque de connaissance sur les violences subies pendant l’enfance et sur la présence des enfants dans les contextes des violences conjugales.
Cet objectif est complété par des objectifs spécifiques :
Actualiser et prolonger les connaissances des violences de genre dans les Outre-mer français :

• Prendre en compte les changements sociétaux intervenus depuis l’enquête nationale sur les violences envers les femmes en France (Enveff) de 2002 à La Réunion, et celle de 2008 à la Martinique ;
• Approfondir la compréhension de l’expérience des violences liée à l’âge, à la génération, au milieu social,  à la trajectoire migratoire, etc. grâce à un effectif renforcé par rapport aux enquêtes précédentes (environ 2 fois plus de femmes) ;
• Produire, pour la première fois, des données quantitatives spécifiques pour la Guadeloupe ;
• Mieux évaluer les spécificités locales dans la survenue, le vécu et les conséquences des violences.

Grâce à une perspective locale, affiner la compréhension des liens entre certains facteurs et les violences :

• Considérer la problématique de précarité, territoire et violences dans un contexte de fortes inégalités sociales et de discriminations ;
• Examiner les effets des différentes formes de relations conjugales ;
• Analyser le rôle de la migration en distinguant les violences suite à une migration (qui fragilise) et les violences qui suscitent une migration (pour échapper aux violences, la migration peut être une ressource mais pas pour tous/tes) ;
• Explorer les liens contradictoires entre violences et religion dans un contexte de forte religiosité et de diversité de pratiques.

Impulser des recherches au niveau local :

• Produire une base de données statistiques, représentative à l’échelle du département et sur un échantillon suffisamment grand pour permettre des analyses approfondies au niveau local ;
• Encourager des exploitations secondaires par des équipes de recherche localisées dans ces territoires, en vue d’analyses sur des thématiques spécifiques ou de production de données de cadrage pour des études de cas ou des enquêtes qualitatives.

METHODOLOGIE
Le mode de collecte a été réalisé par téléphone - modalité de passation la plus adaptée pour des enquêtes sur les violences, permettant la confidentialité pour l’enquêté.e – et mené par un.e enquêtrice / enquêteur créolophone. Le mode d’échantillonnage a été constitué à partir de bases de numéros téléphoniques générés de façon aléatoire (environ 40 % de téléphones fixes et 60 % de portables). Le questionnaire avait une durée de passation moyenne de 45 minutes.
La collecte a été réalisée à La Réunion du 18 janvier au 16 juillet 2018 à La Réunion et du 22 janvier au 16 décembre 2019 aux Antilles par Ipsos Outre-mer et son sous-traitant à La Réunion, Sagis auprès de personnes âgées de 20 à 69 ans, résidant sur l’un de ces territoires et vivant en ménage ordinaire.  3 069 questionnaires ont été récoltés (2 209 femmes et 860 hommes) à La Réunion, 2 818 (2 016 femmes et 802 hommes) à la Martinique et 2 811 (2 015 femmes et 796 hommes) à la Guadeloupe.